Comment le CBD est-il classé parmi les cannabinoïdes?

Le cannabidiol (CBD) est devenu un composé très populaire au cours des dernières années en raison de ses effets thérapeutiques potentiels pour diverses affections. Ce composé est un des nombreux cannabinoïdes présents dans la plante de cannabis. Cet article vise à explorer la classification du CBD parmi les cannabinoïdes et à examiner ses propriétés et ses utilisations potentielles. Nous utiliserons des informations sourcées provenant de sources fiables. Les sources utilisées seront classées à la fin de l’article selon la méthodologie de Harvard.

Les cannabinoïdes: un aperçu

Les cannabinoïdes sont des composés chimiques qui agissent sur les récepteurs du système endocannabinoïde (SEC) dans le corps humain (Aizpurua-Olaizola et al., 2016). Le SEC joue un rôle crucial dans la régulation de nombreuses fonctions physiologiques et pathologiques, y compris l’humeur, l’appétit, la mémoire, la douleur et l’inflammation (Lu & Mackie, 2016). Il existe plus de 100 cannabinoïdes connus, dont les plus étudiés sont le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD) (Pertwee, 2008).

Approfondir: Qu’est-ce que le système endocannabinoïde ?

La classification des cannabinoïdes

Les cannabinoïdes peuvent être classés en trois catégories principales en fonction de leur origine:

a. Les phytocannabinoïdes: Ce sont les cannabinoïdes produits naturellement dans les plantes de cannabis, comme le THC et le CBD (Andre et al., 2016).

b. Les endocannabinoïdes: Ce sont les cannabinoïdes produits par le corps humain, comme l’anandamide et le 2-arachidonoylglycérol (2-AG) (Di Marzo & De Petrocellis, 2012).

c. Les cannabinoïdes synthétiques: Ce sont des cannabinoïdes créés en laboratoire, comme le dronabinol et le nabilone, qui imitent les effets des phytocannabinoïdes et des endocannabinoïdes (Huestis et al., 2011).

Le CBD: propriétés et classification

Le CBD est un phytocannabinoïde non psychoactif, ce qui signifie qu’il ne provoque pas d’effets psychoactifs similaires à ceux du THC (Iffland & Grotenhermen, 2017). Il a été classé comme un cannabinoïde de type 1 en raison de sa structure chimique unique (Mechoulam et al., 2002).

Le CBD présente plusieurs propriétés pharmacologiques intéressantes, notamment:

a. Anti-inflammatoire: Le CBD a montré des effets anti-inflammatoires en inhibant la production de cytokines inflammatoires et en stimulant la production de cytokines anti-inflammatoires (Boggs et al., 2018).

b. Antioxydant: Le CBD a des propriétés antioxydantes qui peuvent aider à protéger les cellules contre les dommages causés par les radicaux libres (Campos et al., 2016).

c. Anxiolytique: Le CBD a démontré des effets anxiolytiques, ce qui pourrait être bénéfique pour les personnes souffrant de troubles anxieux (Blessing et al., 2015).

d. Antipsychotique: Le CBD a montré des effets antipsychotiques, suggérant qu’il pourrait être utile dans le traitement de la schizophrénie et d’autres troubles psychotiques (Leweke et al., 2012).

e. Neuroprotecteur: Le CBD a des effets neuroprotecteurs qui pourraient être bénéfiques pour les personnes atteintes de maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques (Fernández-Ruiz et al., 2013).

f. Antiépileptique: Le CBD a été étudié pour son potentiel à réduire la fréquence et la gravité des crises d’épilepsie, en particulier dans des cas résistants aux traitements conventionnels (Devinsky et al., 2017).

g. Analgésique: Le CBD a des propriétés analgésiques qui peuvent aider à soulager la douleur chronique et aiguë en agissant sur les récepteurs de la douleur (Xiong et al., 2012).

Approfondir: Quels sont les autres cannabinoïdes présents dans la plante de cannabis ?

Les récepteurs cannabinoïdes et le CBD

Le SEC est composé de deux récepteurs principaux, les récepteurs CB1 et CB2. Les récepteurs CB1 sont principalement exprimés dans le cerveau et sont responsables des effets psychoactifs du THC (Herkenham et al., 1990). Les récepteurs CB2 sont présents dans tout le corps, en particulier dans le système immunitaire et les cellules inflammatoires, et sont impliqués dans la modulation de l’inflammation et de la douleur (Munro et al., 1993).

Contrairement au THC, le CBD a une faible affinité pour les récepteurs CB1 et CB2, ce qui explique son absence d’effets psychoactifs (Pertwee, 2008). Le CBD agit plutôt comme un modulateur allostérique négatif des récepteurs CB1, réduisant ainsi l’activité des récepteurs sans les activer directement (Laprairie et al., 2015). De plus, le CBD interagit avec d’autres récepteurs non-cannabinoïdes, tels que les récepteurs sérotoninergiques 5-HT1A, impliqués dans les effets anxiolytiques du CBD (Russo et al., 2005).

Approfondir: Tout savoir sur le récepteur CB1: Une exploration détaillée

Légalité et régulation du CBD

La légalité du CBD varie en fonction des pays et des juridictions. Dans de nombreux pays, le CBD est légal tant qu’il est extrait du chanvre industriel et contient moins de 0,2 % ou 0,3 % de THC, selon les régulations locales (Pertwee, 2018). Cependant, certaines régions ont des restrictions sur la vente et la distribution de produits contenant du CBD, et il est essentiel de se familiariser avec les lois locales avant d’utiliser ou de vendre des produits à base de CBD.

Dans certains pays, le CBD est réglementé en tant que complément alimentaire, tandis que dans d’autres, il est considéré comme un médicament sur ordonnance (Pertwee, 2018). Les autorités de régulation, telles que la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis, ont commencé à approuver des médicaments à base de CBD, comme l’Epidiolex, pour le traitement de certaines formes d’épilepsie (Devinsky et al., 2018).

Approfondir: Le chemin législatif du CBD : de l’interdit à l’accepté, une évolution réglementaire

Utilisations médicales et recherche en cours

Le CBD est étudié pour ses utilisations potentielles dans diverses conditions médicales, y compris:

a. Troubles anxieux: Le CBD a montré des effets anxiolytiques prometteurs dans des études précliniques et cliniques, suggérant qu’il pourrait être utilisé pour traiter des troubles tels que le trouble d’anxiété généralisée, le trouble panique et le trouble de stress post-traumatique (Blessing et al., 2015).

b. Troubles psychotiques: Les études suggèrent que le CBD pourrait être utilisé comme traitement antipsychotique pour des troubles tels que la schizophrénie, en raison de ses effets sur les récepteurs de la dopamine (Leweke et al., 2012).

c. Maladies neurodégénératives: La recherche préclinique et clinique suggère que le CBD pourrait être utile dans le traitement de maladies telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques en raison de ses propriétés neuroprotectrices et anti-inflammatoires (Fernández-Ruiz et al., 2013).

d. Douleur chronique: Le CBD est étudié pour son potentiel à soulager la douleur chronique associée à des conditions telles que la fibromyalgie, l’arthrite et les douleurs neuropathiques (Nagarkatti et al., 2009).

e. Cancer: Le CBD est étudié pour son potentiel à inhiber la croissance des cellules cancéreuses, à réduire la propagation des métastases et à soulager les symptômes associés au cancer et aux traitements du cancer, tels que la douleur, la nausée et le vomissement (Massi et al., 2013).

Approfondir: Quels sont les bienfaits du CBD ?

Conclusion

Le CBD est un phytocannabinoïde de type 1 qui a suscité un intérêt considérable en raison de ses propriétés thérapeutiques potentielles pour diverses conditions médicales. Son profil d’effets secondaires bénins et ses propriétés non psychoactives le rendent attrayant pour de nombreuses personnes à la recherche d’un traitement alternatif ou complémentaire. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement les mécanismes d’action du CBD et optimiser son utilisation dans diverses applications thérapeutiques.

Sources

Aizpurua-Olaizola, O., Soydaner, U., Öztürk, E., Schibano, D., Simsir, Y., Navarro, P., … & Usobiaga, A. (2016). Evolution of the cannabinoid and terpene content during the growth of Cannabis sativa plants from different chemotypes. Journal of Natural Products, 79(2), 324-331.

Andre, C. M., Hausman, J. F., & Guerriero, G. (2016). Cannabis sativa: The plant of the thousand and one molecules. Frontiers in Plant Science, 7, 19.

Blessing, E. M., Steenkamp, M. M., Manzanares, J., & Marmar, C. R. (2015). Cannabidiol as a potential treatment for anxiety disorders. Neurotherapeutics, 12(4), 825-836.

Boggs, D. L., Nguyen, J. D., Morgenson, D., Taffe, M. A., & Ranganathan, M. (2018). Clinical and preclinical evidence for functional interactions of cannabidiol and Δ9-tetrahydrocannabinol. Neuropsychopharmacology, 43(1), 142-154.

Campos, A. C., Moreira, F. A., Gomes, F. V., Del Bel, E. A., & Guimarães, F. S. (2016). Multiple mechanisms involved in the large-spectrum therapeutic potential of cannabidiol in psychiatric disorders. Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences, 367(1607), 3364-3378.

Devinsky, O., Cross, J. H., Laux, L., Marsh, E., Miller, I., Nabbout, R., … & Wright, S. (2017). Trial of cannabidiol for drug-resistant seizures in the Dravet syndrome. New England Journal of Medicine, 376(21), 2011-2020.

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Laprairie, R. B., Bagher, A. M., Kelly, M. E., & Denovan-Wright, E. M. (2015). Cannabidiol is a negative allosteric modulator of the cannabinoid CB1 receptor. British Journal of Pharmacology, 172(20), 4790-4805.

Leweke, F. M., Piomelli, D., Pahlisch, F., Muhl, D ., Gerth, C. W., Hoyer, C., … & Koethe, D. (2012). Cannabidiol enhances anandamide signaling and alleviates psychotic symptoms of schizophrenia. Translational Psychiatry, 2(3), e94.

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