L’ONU ne considère plus le chanvre comme un stupéfiant à risque.

ONU

Le chanvre est utilisé depuis des milliers d’années. Cette culture transcende les cultures. Les Chinois, les Grecs, les Égyptiens le cultivaient tous il y a 3500 ans.

Malgré la multimillénarité de cette pratique, lors de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, la Commission des stupéfiants des Nations unies (CND), classa le chanvre, dans le tableau IV de la susdite convention. Ce classement définissait le chanvre comme une substance dangereuse. Aussi dangereuse que des opioïdes mortels et toxicomanogènes, comme l’héroïne. 

Ce classement permettait un contrôle plus strict à l’échelle internationale. Il décourageait l’utilisation du chanvre à des fins médicales. Beaucoup d’autorités politiques locales considérèrent donc le chanvre comme dangereux. Cela en accrut considérablement le contrôle.

Aujourd’hui après 59 ans, la CND a voté le 2 décembre 2020 à 27 voix pour, 25 contre et une abstention de retirer le chanvre du tableau IV.

D’après Anna Fordham, directrice exécutive de l’International Drug Policy Consortium: ” La décision initiale de 1961 d’interdire le cannabis, manquait de fondement scientifique et était enracinée dans les préjugés coloniaux et le racisme”

“Elle n’a pas pris en considération les droits et traditions de communautés qui cultivaient et utilisaient le cannabis à des fins médicinales, thérapeutiques, religieuses et culturelles depuis des siècles. Elle a conduit à la criminalisation et l’incarcération de millions de personnes à travers le monde.”

Ce vote historique de la CND devait se tenir en mars 2019. Après de multiples reports demandés pour mieux étudier et étayer les choix. Il a enfin eu lieu.

Les 53 États membres n’ont toujours pas statué sur l’usage non-médical du chanvre. En effet, la CND le reconnaît maintenant comme un médicament mais n’autorise pas son usage à des fins non-médicales. 

50 pays ont déjà lancé des programmes médicinaux en lien avec le chanvre. Le Mexique et le Luxembourg statuent sur l’assouplissement total de leur politique.

Par ce vote, la CND ouvre la voie au changement. La recherche scientifique sur cette plante est grandement simplifiée. Un étoffage significatif de nos connaissances est attendu pour les années à venir. Le potentiel médicinal et thérapeutique du chanvre va potentiellement enfin pouvoir être reconnu.

Parmi ses  recommandations, la CND précise que le cannabidiol (CBD) – un composé non toxique – n’est pas soumis aux contrôles internationaux. Le CBD a pris une place prépondérante dans les thérapies de bien-être ces dernières années. Une industrie pesant déjà plus d’un milliard de dollars a fleuri autour de son usage. 

Suite au vote de la commission, l’Équateur a tenu à soutenir toutes les recommandations de la CND. Il a demandé qu’à l’échelle internationale, la production, la vente et l’utilisation du cannabis disposent « d’un cadre réglementaire garantissant les bonnes pratiques, la qualité, l’innovation et le développement de la recherche ».

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