Le rôle du CBD dans la réduction de l’inflammation

L’inflammation est un processus naturel qui se produit dans le corps en réponse à une infection, une blessure ou un stress. Bien que ce soit un mécanisme de défense essentiel, l’inflammation peut parfois devenir chronique, entraînant divers problèmes de santé. Au cours des dernières années, le cannabidiol (CBD), un composé non psychoactif présent dans le cannabis, a suscité un intérêt croissant pour son potentiel thérapeutique, notamment dans la réduction de l’inflammation. Cet article explore le rôle du CBD dans la réduction de l’inflammation, en s’appuyant sur les recherches scientifiques les plus récentes, et discute des implications pour la médecine et la santé.

Le CBD et son action sur l’inflammation

Le CBD est l’un des nombreux cannabinoïdes présents dans la plante de cannabis, et il a été démontré qu’il possède des propriétés anti-inflammatoires. Contrairement au tétrahydrocannabinol (THC), le CBD ne provoque pas d’effets psychoactifs, ce qui en fait un candidat prometteur pour les traitements médicaux. Les effets anti-inflammatoires du CBD sont principalement attribués à son interaction avec le système endocannabinoïde (SEC) du corps (1).

Le système endocannabinoïde et l’inflammation

Le SEC est un système de communication cellulaire impliqué dans la régulation de divers processus physiologiques, tels que l’humeur, la mémoire, la douleur et l’inflammation. Le SEC est composé de récepteurs, d’enzymes et de molécules appelées endocannabinoïdes, qui agissent de manière similaire aux cannabinoïdes présents dans le cannabis. Les récepteurs cannabinoïdes les plus étudiés sont le récepteur CB1 et le récepteur CB2. Alors que le CB1 est principalement localisé dans le système nerveux central, le CB2 est largement exprimé dans les cellules immunitaires et est impliqué dans la régulation de la réponse immunitaire et de l’inflammation (2).

L’interaction entre le CBD et les récepteurs cannabinoïdes

Contrairement au THC, qui se lie directement aux récepteurs CB1 et CB2, le CBD agit de manière plus complexe sur le SEC. Le CBD est un modulateur allostérique négatif des récepteurs CB1 et CB2, ce qui signifie qu’il peut moduler la manière dont ces récepteurs interagissent avec d’autres ligands sans se lier directement à eux (3). En outre, le CBD agit sur d’autres récepteurs non liés au SEC, tels que le récepteur vanilloïde de type 1 (TRPV1) et le récepteur de l’adénosine, qui sont également impliqués dans la régulation de la douleur et de l’inflammation (4).

Les effets du CBD sur les cellules immunitaires et les médiateurs inflammatoires

Les études précliniques montrent que le CBD peut réduire l’inflammation en agissant sur les cellules

immunitaires et en modulant la production de médiateurs inflammatoires. Par exemple, le CBD a été démontré pour inhiber la libération de cytokines pro-inflammatoires, telles que le TNF-α et l’interleukine-6 (IL-6), ainsi que pour augmenter la production de cytokines anti-inflammatoires, comme l’interleukine-10 (IL-10) (5). De plus, le CBD peut également moduler l’activation et la prolifération des cellules T, les cellules responsables de la réponse immunitaire adaptative (6).

Les études cliniques sur le CBD et l’inflammation

Les études cliniques sur le CBD et l’inflammation sont encore limitées, mais les résultats sont prometteurs. Une étude menée en 2018 a révélé que la consommation de CBD par voie orale réduisait significativement la douleur et l’inflammation chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (7). D’autres études ont également montré des effets anti-inflammatoires du CBD dans des conditions telles que la sclérose en plaques, la colite et la maladie de Crohn (8, 9).

Le CBD comme traitement potentiel pour diverses maladies inflammatoires

Le potentiel anti-inflammatoire du CBD suggère qu’il pourrait être utilisé comme traitement pour diverses maladies inflammatoires, notamment l’arthrite, les maladies auto-immunes, les troubles neuro-inflammatoires et les maladies inflammatoires de l’intestin. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir les doses efficaces, les modes d’administration et les profils d’innocuité du CBD dans le traitement de ces maladies.

Le CBD et la régulation de l’homéostasie

En plus de ses effets anti-inflammatoires, le CBD peut également contribuer à la régulation de l’homéostasie dans le corps. L’homéostasie est un processus qui maintient l’équilibre des différentes fonctions du corps, telles que la température, la pression artérielle et le pH. Le CBD peut aider à réguler l’homéostasie en interagissant avec le SEC et en modulant l’activité de divers récepteurs et enzymes (10). Par conséquent, le CBD pourrait potentiellement contribuer à la prévention et au traitement de diverses maladies liées au déséquilibre de l’homéostasie.

Conclusion

Le CBD est un composé prometteur pour la réduction de l’inflammation et le traitement des maladies inflammatoires. Les recherches suggèrent que le CBD agit sur le système endocannabinoïde et d’autres récepteurs pour moduler l’activité des cellules immunitaires et la production de médiateurs inflammatoires. Bien que les études cliniques soient encore limitées, les résultats actuels soutiennent le potentiel thérapeutique du CBD dans la gestion de l’inflammation et la régulation de l’homéostasie. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour optimiser l’utilisation du CBD en tant que traitement anti-inflammatoire et pour mieux comprendre ses mécanismes d’action.

Références

(1) Pellati, F., Borgonetti, V., Brighenti, V., Biagi, M., Benvenuti, S., & Corsi, L. (2018). Cannabis sativa L. and nonpsychoactive cannabinoids: their chemistry and role against oxidative stress, inflammation, and cancer. Biochemical Pharmacology, 157, 162-171.

(2) Cabral, G. A., & Griffin-Thomas, L. (2009). Emerging role of the cannabinoid receptor CB2 in immune regulation: therapeutic prospects for neuroinflammation. Expert Reviews in Molecular Medicine, 11, e3.

(3) Laprairie, R. B., Bagher, A. M., Kelly, M. E. M., & Denovan-Wright, E. M. (2015). Cannabidiol is a negative allosteric modulator of the cannabinoid CB1 receptor. British Journal of Pharmacology, 172(20), 4790-4805.

(4) Iannotti, F. A., Hill, C. L., Leo, A., Alhusaini, A., Soubrane, C., Mazzarella, E., … & Stephens, G. J. (2014). Nonpsychotropic plant cannabinoids, cannabidivarin (CBDV) and cannabidiol (CBD), activate and desensitize transient receptor potential vanilloid 1 (TRPV1) channels in vitro: potential for the treatment of neuronal hyperexcitability. ACS Chemical Neuroscience, 5(11), 1131-1141.

(5) Nagarkatti, P., Pandey, R., Rieder, S. A., Hegde, V. L., & Nagarkatti, M. (2009). Cannabinoids as novel anti-inflammatory drugs. Future Medicinal Chemistry, 1(7), 1333-1349.

(6) Nichols, J. M., & Kaplan, B. L. F. (2020). Immune responses regulated by cannabidiol. Cannabis and Cannabinoid Research, 5(1), 12-31.

(7) Hammell, D. C., Zhang, L. P., Ma, F., Abshire, S. M., McIlwrath, S. L., Stinchcomb, A. L., & Westlund, K. N. (2016). Transdermal cannabidiol reduces inflammation and pain-related behaviours in a rat model of arthritis. European Journal of Pain, 20(6), 936-948.

(8) Mecha, M., Feliú, A., Iñigo, P. M., Mestre, L., Carrillo-Salinas, F. J., & Guaza, C. (2013). Cannabidiol provides long-lasting protection against the deleterious effects of inflammation in a viral model of multiple sclerosis: a role for A2A receptors. Neurobiology of Disease, 59, 141-150.

(9) Irving, P. M., Iqbal, T., Nwokolo, C., Subramanian, S., Bloom, S., Prasad, N., … & Chapman, R. W. (2018). A randomized, double-blind, placebo-controlled, parallel-group, pilot study of cannabidiol-rich botanical extract in the symptomatic treatment of ulcerative colitis. Inflammatory Bowel Diseases, 24(4), 714-724.

(10) Maroon, J., & Bost, J. (2018). Review of the neurological benefits of phytocannabinoids. Surgical Neurology International, 9, 91.

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